Lancement de la Simca Aronde en 1951

En juin 1951, la firme automobile Simca lance son nouveau modèle l’Aronde, « c’est à dire hirondelle en vieux français », l’emblème de la firme dont les usines sont situées à Nanterre. Le véhicule offre « une ligne générale d’une parfaite mesure et d’une sobriété de bon goût ». Elle sera une des nouveautés du salon de l’automobile, et un grand succès commercial.

« Une caravane de seize Simca Aronde a parcouru hier matin les routes de la banlieue parisienne pour aboutir au pré Catelan, où les journalistes conviés à apprécier cette nouvelle voiture française, furent agréablement reçus. » informe L’Aurore, le jour de son lancement. La Croix salue la technique française qui « donne de multiples preuves de sa vitalité. En particulier l’effort créateur de l’industrie automobile sert de mieux en mieux le confort, la vitesse et la sécurité. […] Les initiés de l’automobile lui ont fait le plus chaleureux accueil au cours d’une aimable réception que présidait M. Fighiera, qui veille aux destins de la société Simca. »

« A la fin de ce mois aura lieu la présentation officielle de la nouvelle voiture Simca 9 Aronde, c'est à dire hirondelle en vieux français. »

Pour La Croix, « Son prix de 634 000 francs, ne la met évidemment à la portée que d’une clientèle qui aime la belle-mécanique à laquelle ses qualités de robustesse et de nervosité donneront entière satisfaction. » A l’occasion du salon de l’automobile 1951, Force Ouvrière, l’organe de presse de la CGT, estime que l’Aronde ne correspond pas à ce que recherche « une clientèle française ayant recouvré son pouvoir d’achat. Où est donc la 5-6 chevaux robuste, aux quatre véritables places, bien finie, filant son 90 tranquillement, avec sérénité ? Pour l’heure, le client ne peut choisir qu’entre voiturette, voiture-joujou, ou voiture rapide. Pourquoi ? »

Quoi qu’il en soit, Simca anticipe un grand succès pour son nouveau modèle « fabriqué dès septembre, en grande série – deux cents par jours – dans les usines de Nanterre, dont les moyens de production ont été considérablement développés » nous apprend l’Intransigeant. En Octobre 1951, « l’Aronde, née avec le printemps sort maintenant à la cadence journalière de 200 véhicules ; bientôt ce chiffre sera porté à 300, dit-on à Nanterre », selon La Croix. La firme a même ouvert au Champs Élysées un magasin d’exposition « digne de ses voitures. Très moderne, largement éclairé par de grandes baies, ce hall donne un cachet certain à la grande artère parisienne », annonce le journal L’Aube.

Le salon de l’automobile d’octobre 1951 est l’occasion pour les passionnés de tout connaître sur les caractéristiques techniques et les performances du véhicule. « D’une puissance fiscale de 7 CV et d’une cylindrée de 1 221 cm3, l’Aronde développe 45 CV à 4 500 tours minutes. Moteur 4 cylindres placé à l’avant, traction arrière, quatre vitesses, dont 3 synchronisées, changement de vitesse à rotules placé sous le volant. […] Un peu plus puissante et spacieuse que la Simca 8 actuelle, l’Aronde, conduite intérieur, carrossée dans le style italo-américain, peut transporter confortablement quatre personnes à 180 km/h, en consommant moins de 10 litres aux 100 kilomètres. Les constructeurs estiment que pour une moyenne de 60 km/h, la consommation ne dépasserait pas 7 litres. […] La suspension, du système désormais classique, à roues indépendantes par ressorts hélicoïdaux à l’avant, ressorts à lames à flexibilité variable à l’arrière, comporte à l’avant un stabilisateur antidéportant. Cette suspension est complétée par quatre amortisseurs télescopiques à double effet, plus quatre absorbeurs de chocs en caoutchouc. […] La Simca 9 Aronde est une voiture parfaitement silencieuse. L’insonorisation a été poussée au maximum : tôles revêtues par projection d’un enduit spécial, matelassure entre plancher et tapis en quatre épaisseurs de matériaux d’inertie différente, tous les organes mécaniques reliés élastiquement à la carrosserie. De surcroit, l’isolement thermique a été assuré par un aggloméré d’amiante, de feutre et de tarpater », précisent L’Intransigeant et L’Aube.

L’Intransigeant profite enfin de ce salon pour dresser un panorama de l’industrie automobile en France. « En 1929 la France comptait 149 constructeurs automobiles. En 1951, il n’y en a qu’une quinzaine. Les Cinq grands : Renault, Citroën, Peugeot, Simca et Ford, réalisent les 94% de la production totale. Actuellement plus de 300 000 salariés vivent directement de l’automobile ; les constructeurs emploient 100 000 personnes. On compte 550 fabricants d’équipements, avec 50 000 ouvriers ou employés. Le chiffre d’affaires de ces deux catégories dépasse 200 milliards par an. […] En 1951, le parc automobile français compte 2 400 000 véhicules, dont 1 500 000 voitures particulières ; 2 sur 3 de ces dernières sont des rescapées d’avant-guerre. L’an dernier, nous avons construit 258 000 voitures particulières et 98 000 véhicules industriels. »

L’Aube, quotidien diffusé de 1932 à 1951.

L’Aurore, quotidien fondé en 1943.

La Croix, quotidien fondé en 1880.

Paris-presse, l’Intransigeant, diffusé de 1944 à 1970

SourceRetronews, le site de presse de la BnF.

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